L'Arizona abrite le Grand Canyon du Colorado, le fabuleux site de Monument Valley, et sert aussi de cadre pour l'une des épreuves emblématiques du circuit Ironman. Une région caractérisée par la dureté de son climat, ses terres arides et aussi par le « saguaro », le cactus géant qui apparaît dans tous les films sur le Far West. C'est un chef-d'œuvre créé par la nature, une plante qui réussit à survivre à un climat extrême et au passage inexorable du temps. Un exemple qui illustre parfaitement la prouesse réalisée par Eneko Llanos en remportant une victoire sans appel dans l'Ironman d'Arizona.

Eneko Llanos, sur le point de fêter ses 42 ans, a démontré qu'il est loin de jouer dans un western crépusculaire, ceux dans lesquels le héros a connu des temps meilleurs. Eneko Llanos se situe une fois de plus au niveau des grands spécialistes. La victoire dans l'Ironman d'Arizona, alors qu'il avait face à lui certains des meilleurs spécialistes mondiaux, le confirme. Une victoire qui lui permet de s'assurer également une place dans le Championnat du monde Kona 2019, un rendez-vous qu'Eneko n'a jamais manqué depuis 2005, sauf en 2018.

Le coureur originaire d'Alava a montré lors de l'Ironman d'Arizona qu'il était en pleine forme. Il est monté en puissance. Il a dosé ses efforts. L'Eneko des grands jours a entamé une remontée spectaculaire qui lui a permis de rejoindre Tollakson, en tête de la course, au kilomètre 24. Ensuite, le coureur de Vitoria a creusé l'écart et parcouru les 18 derniers kilomètres en solitaire. Clemente Alonso a également réagi derrière lui, pour arriver en deuxième position (8:08:41) et reléguer l'Américain Tollakson à la troisième place (8:09:53). Cela n'a été toutefois pas suffisant pour suivre le rythme imposé par Eneko Llanos.

La victoire de la persévérance

Eneko Llanos était heureux. Pour la victoire remportée, mais surtout pour avoir définitivement relégué aux oubliettes les déceptions des dernières saisons. Cela signifie que le mythe du triathlon longue distance est de retour et qu'il retrouve enfin une sensation qu'il pensait ne plus pouvoir éprouver : l'euphorie du triomphe :

“Cela faisait cinq ans que je n'avais plus remporté un Ironman. Cette journée représente pour moi beaucoup plus qu'une victoire dans un Ironman, c'est le triomphe de la persévérance, l'entêtement si vous préférez. Je savais que j'étais capable d'atteindre ce niveau et je n'ai pas arrêté jusqu'à y parvenir ”.

Cette victoire est un double succès, car elle implique le passage direct pour Hawaï en 2019, un Ironman auquel il participera pour la treizième fois. En 2008, il a été sur le point de le remporter en se classant à la deuxième place et l'an dernier, il n'est pas parvenu à se qualifier. Son retour marque la renaissance de sa carrière sportive, après deux ans au cours desquels il a dû surmonter des problèmes d'estomac qui l'ont obligé à annuler sa participation à plusieurs épreuves.

Eneko est de retour. Le mythe est de retour.