Cela s'est avéré impossible. Le retard était trop important. Cela aurait été une remontée épique. Pour Mario Mola, remporter le sixième titre de Champion du monde était un exploit trop difficile à réaliser, car cela ne dépendait pas de ses propres résultats. Le Français Vicent Luis est arrivé avec un avantage presque insurmontable, et bien que de nombreux facteurs auraient pu faire basculer la situation, le Français a finalement remporté le Championnat du monde. 

Mario n'était pas très loin. Mais, il n'a pas pu y parvenir. Et malgré tout, l'image de Mario Mola accueillant Vincent Luis sur la ligne d'arrivée en tant que nouveau champion des World Series nous remplit d'espoir. L'espoir que le sport professionnel, malgré ses exigences, conserve parfois intacte son essence : profiter de chaque pas, de chaque brasse, de chaque coup pédale et de chaque respiration. Rarement une deuxième place a été aussi satisfaisante. 

Mario Mola a clairement démontré à Lausanne qu'il incarne les meilleures valeurs du sport : il s'est battu jusqu'au bout. Il n'a pas réussi à remonter son retard au classement mondial. Mais il a été le premier à féliciter celui qui lui a ravi la couronne mondiale. Mola s'est montré à la hauteur, mais une cinquième place a suffi à son rival pour remporter le titre mondial. Le Majorquin n'a pas été assez bon en natation, mais il a remis les pendules à l'heure sur le vélo, en portant pour la première fois le nouveau PROFIT Aero et en marquant le rythme de la course. À ce moment-là, ses possibilités ont augmenté, mais Vincent Luis a tenu bon.

Inauguration du casque PROFIT Aero

Mario mola et Profit Aero

Le triple champion du monde était impatient de porter le nouveau Profit Aero pour la Grande Finale des World Triathlon Series. Mario avait des chances de passer devant Vincent Luis au classement général, mais il devait absolument rester dans le groupe de tête : « J'attendais avec impatience le réglage magnétique Fidlock®. Je l'ai essayé pour la première fois à Lausanne. Et ç'a été une réussite. Lors de la transition, j'ai gagné de précieuses secondes en ajustant le casque rapidement. Sur le vélo, il est essentiel de ne pas prendre du retard si l'on veut gagner. » De plus, l'aérodynamique optimale du casque est idéale pour les distances de prédilection de Mario Mola : « Ce sont des courses pendant lesquelles il faut se donner à fond du début à la fin. Il ne faut pas être explosif comme lors d'une fin d'étape au sprint, mais il ne faut pas se laisser aller. J'avais besoin d'un casque comme celui-ci. »

Une saison pleine de problèmes

Tout au long de cette saison, Mario a dû affronter des adversaires de premier plan : les Brownlees, le légendaire Gómez Noya et Vincent Luis. Mais les problèmes physiques qu'il a traînés tout au long de l'année ont été un adversaire intraitable. La saison a été irrégulière, malgré début victorieux (Abu Dabi) dans les World Series. Les problèmes physiques l'ont condamné à réaliser des performances plus que discrètes, notamment aux Bermudes (26e place), à Yokohama (29) et à Leeds (29). Une fois remis de ses surcharges musculaires, il s'est démarqué à Montréal (deuxième) et a commencé à remonter au classement après avoir terminé quatrième à Hambourg et deuxième à Edmonton (Canada), pour arriver à la Grande Finale avec des chances de remporter le titre.

Cette année n'a donc pas été facile pour Mario : « C'est vrai qu'au cours des 5 ou 6 dernières années j'étais à 99 % pendant les 9 mois de compétition. Je n'ai connu aucun contretemps. Ce qui n'était peut-être pas normal. Dans le sport, nous avons tous, tôt ou tard, des lésions, des problèmes physiques ou qui peuvent affecter votre niveau. J'ai atteint un niveau de surcharge musculaire qui m'a empêché d'être à 100 %. Et j'en ai surtout souffert pendant la natation. »

L'Espagnol, qui a connu divers problèmes musculaires pendant toute la saison, a réalisé une fabuleuse remontada qui lui permis de conserver des chances de remporter le titre. Cependant, ses efforts ont été insuffisants pour ravir la première marche du podium au triathlète français, son partenaire d'entraînement. Néanmoins, Mario Mola a déclaré : « je suis content, parce que quand on a tout donné, on ne peut pas faire plus ». Le triathlète parrainé par Spiuk monte depuis sept années consécutives sur le podium des World Series.